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dimanche 14 juillet 2019

LA DIFFÉRENCE ENTRE LA SEXUALITÉ TAOÏSTE ET LA SEXUALITÉ TANTRIQUE








La voie Taoïste et la voie Tantrique sont différentes dans leur langage, 

leur symbolique et leurs méthodes et pratiques

 pour accomplir l’union du corps, du mental et de l’esprit. 

Les deux voies considèrent la maîtrise de la sexualité comme moyen essentiel pour atteindre l’illumination dans le corps. 

Dans les deux méthodes, la conservation de la semence (sperme) est considéré bénéfique pour la vie.

L’Inde et le Tibet ont mis au point des techniques sexuelles appelées Tantra. 

L’Occident s’est intéressé ces dernières années au Tantra dans la recherche d’intégration des impulsions sexuelles dans leur développement spirituel. 

En Chine, le Tao a élaboré des pratiques sexuelles pour sauvegarder la vie, la santé, la longévité et atteindre l’immortalité. 

Les principes du Tantra et du Taoïsme sont en plusieurs points identiques.

 Ils cherchent à réunir les contraires : l’homme et la femme, à vivre les expériences de la vie incluant la sexualité comme point de départ vers la spiritualité et comme point final vers la vérité


Ce qui distingue le Tantra du Tao serait plutôt le discours complexe du bouddhisme tantrique tibétain par rapport à la simplicité du discours taoïste.

 Un médecin, spécialiste occidental du bouddhisme, Keith Dowman explique bien cette complexité : « Retirez au yoga tantrique sa terminologie mystérieuse et il ne reste plus qu’une technique de méditation.

 Stimulez le désir (sexuel), puis faites en l’objet d’une méditation et il deviendra conscience – un domaine de vacuité et de béatitude. » 

Un taoïste dit la même chose, mais différemment : 

« En chaque instant, il y a seulement la vacuité du yin recevant l’ensemble du yang »,

 c’est le mariage éternel de l’homme et de la femme, 

de l’esprit et de la matière, 

du ciel et de la terre.

On pourrait dire que le Tantra est destiné à ceux qui sont fascinés ou attirés par les archétypes religieux et les panthéons d’êtres divins : 

les dieux, les déesses, les bodhisattvas et les démons et leurs rituels secrets très élaborés, leurs initiations, leurs invocations faisant usage de Mantras complexes, leurs vénérations aux maîtres, aux images et aux statues. 

Ceux qui ont la patience de suivre ce chemin complexe et rigoureux, sans tomber dans la croyance ou la foi de la religion, et de suivre un lama ou un gourou qui a compris la vraie pratique ésotérique pourront réussir.

Pour la voie Tantrique intérieure, la semence ou le sperme est d’une grande importance, selon Dowman :

« La semence raffinée dans le centre du cœur répand la conscience dans le corps. 

La perte de semence par quelques moyens que ce soit provoque une réduction de la durée totale de la vie, et un teint pâle…La perte de la semence est comparé au meurtre de Bouddha… 

Après l’initiation, l’intensité du désir est essentielle pour forcer la Bodicitta (essence séminale) à monter le long du nerf central (de la colonne vertébrale); non seulement le désir est diminuée par l’orgasme, mais la volonté de trouver l’illumination est aussi temporairement perdue. »

Ceci est en accord avec la rétention de la semence, laquelle est suivie de son transfert à un niveau supérieur dans le Tao.

 Pour la voie taoïste, le sperme (Jing ou essence vitale) est conservé et utilisé pour être transformé en énergie (Qi) et raffiné en esprit (Shen). 

La montée de l’énergie sexuelle se fait par le canal d’énergie du dos (Du Mai) qui comporte des points de raffinage, pour revenir à l’avant dans le canal (Ren Mai), cette réunion en boucle appelé Orbite Microcosmique régénère les centres supérieurs du cerveau en activant le point Paé Roe (Cent Réunions).

 Lorsque ce point est chargé d’énergie celle-ci se répand dans les cent canaux d’énergie et aide à guérir les « cent maladies ».

Maître Mantak Chia raconte son expérience du bouddhisme et du taoïsme ainsi : 

« J’ai moi-même été élevé près d’un temple bouddhique en Thaïlande et j’ai fréquenté les moines dès mon enfance. 

J’ai constaté plus tard que les rituels extérieurs n’étaient pas aussi efficaces que les méthodes internes que j’ai appris avec les maîtres taoïstes. »

Dans le bouddhisme, les rituels extérieurs sont souvent un mélange de culture locale et d’ésotérisme qui nous amènent sur le chemin extérieur des imageries archaïques des déités religieuses et des états d’esprit complexes difficilement traduisibles du sanskrit ou du tibétain.

Les pratiques ésotériques taoïstes n’ont pas été ensevelies dans des rituels, des cérémonies, des vénérations à des maîtres ou perdues dans des doctrines religieuses changeantes. Les pratiques taoïstes sont longtemps restées secrètes et transmises oralement de Maître à disciple (voie Nei ou interne) pendant plusieurs millions d’années. Elles furent mises par écrit vers le 2è siècle après J.-C. sous la dynastie des Han, sous des formes ésotériques et des images poétiques pour conserver intègre les pratiques de méditation et empêcher les non-initiés et les immoraux de les utiliser.

Même si la diffusion du taoïsme a aussi été ralentie par des difficultés de traduction du chinois vers l’anglais ou le français, cette connaissance est surtout orientée vers les archétypes de la nature, des rythmes, des transformations synthétisés dans les symboles Bois, Feu, Terre, Métal et Eau exprimés dans les saisons printemps, été, fin de l’été, automne, hiver et condensés dans le yin et yang. 

Ce modèle théorique a été véhiculé en Occident par les jésuites, et a continué à être développé par l’acupuncture, l’herboristerie, le Taï Chi et a été accepté bien avant la venue des maîtres taoïstes. 

Ils contribuèrent à la conservation du côté pratique des enseignements spirituels en utilisant le Chi (Qi) pour soigner le corps, le mental et l’esprit.

 Le quart de la population mondiale est formé de Chinois et depuis longtemps la civilisation occidentale gravite autour de la civilisation chinoise, si bien que les systèmes théoriques à la base de l’enseignement taoïste sont bien connus à travers le monde.

Les vraies pratiques taoïstes sont fort simples à comprendre, et les textes contiennent principalement des exposés pour les pratiques.

 Les anciens maîtres taoïstes considéraient la nature comme leur professeur et ils l’observaient dans toutes ses dimensions : Ciel-Terre-Homme pour en observer les mouvements et en conserver l’équilibre. 

Les sages observaient l’équilibre des forces de la nature et trouvaient la même harmonie en eux-mêmes. La vie est simple et naturelle dans cette manière de voir les choses.        Point n’est besoin d’images culturelles étrangères ni de concepts religieux pour éclairer la vision naturelle et harmonieuse du Tao. 

Il n’y a qu’à observer la nature qui se manifeste dans les cinq éléments, l’Eau et le Feu, le Yin et le Yang qui servent à mieux comprendre l’humain.

Pour atteindre l’équilibre sexuel, il s’agit d’observer que la femme est Eau car elle génère l’énergie Yin froide et qu’elle a le pouvoir de réguler l’homme qui est Feu car il génère l’énergie Yang chaude.

À un niveau plus profond, on peut observer que l’homme non-stimulé sexuellement est Yin profondément (Eau ou sperme) même s’il est Yang (Feu) à l’extérieur, mais lorsqu’il est stimulé sexuellement, près de l’orgasme, il se transforme en Yang de Yang ou en Feu. 

Tandis que la femme non-stimulée sexuellement est Yang profondément (Feu ou ovules) même si elle est Yin (Eau) à l’extérieur, mais lorsqu’ elle est stimulée sexuellement, en état d’orgasme, son énergie se transforme en Yin de Yin ou en Eau. 

La force d’attraction et la recherche de l’autre pour s’harmoniser et s’équilibrer découle de ces deux polarités Yin /Yang.

À un niveau de conscience encore plus profond, on peut observer que l’homme possède en son corps à la fois l’Eau et le Feu et qu’ainsi il peut réaliser un équilibre interne parfait en harmonisant son Feu (Cœur-Esprit) avec son sperme (Eau- sexe). Et que la femme possède aussi l’Eau (énergie des ovules stimulée sexuellement) et le Feu (Cœur-esprit).

Il devient facile pour l’homme d’utiliser ces symboles Eau et Feu ou Yin et Yang lorsqu’il connaît les détails spécifiques des pratiques suivantes :

- retenir la semence;
- déplacer les énergies sexuelles dans les canaux d’énergie;
- comment échanger ces énergies avec une femme tout en conservant
son pouvoir.

Il devient plus régénérant et guérissant pour la femme lorsqu’elle sait :
- arrêter les menstruations en recyclant les ovules ;
- déplacer les énergies sexuelles dans les canaux d’énergie;
- comment échanger ces énergies avec un homme.

Le but du Tao sexuel est la jouissance et la santé de la femme et la vitalité de l’homme sans perte.

Et que faire avec l’énergie sexuelle des partenaires de même sexe?

Dans le Tao, il n'y a pas de jugement par rapport aux homosexuels.

 Mais le but du Tao est toujours d'atteindre l'équilibre des énergies, ni trop Yin ni trop Yang. Il est facile de constater que deux hommes en relation sexuelle provoque une sur activation du Feu (Yang) et que le fait pour un homme d’être seul peut provoquer le même phénomène. 

D'où le principe à respecter dans le Tao est de rafraîchir le Yang masculin soit:
- en pratiquant la méditation des six sons de la santé;
- en absorbant le Yin (froid) de la terre et l'énergie froide de la lune;
- en mangeant végétarien pour compenser l'absence du féminin Yin.

Ces pratiques vont servir à rafraîchir les organes internes qui vont à leur tour permettre de transférer une énergie plus Yin (fraîche) dans la zone sexuelle et apaiser le désir exacerbé par le Feu (Yang).

Deux femmes en relation sexuelle ou une femme sans partenaire sexuel masculin génèrent plus d'énergie Yin (froide) ce qui peut aller jusqu'à provoquer la stagnation de l'énergie et provoquer un amas de Yin (gras, kyste, lenteur, fatigue..). Pour aider à contrebalancer ces énergies Yin en excès, le Tao suggère des pratiques pour stimuler et absorber le Yang (Feu), par exemple:

- absorber le Yang solaire;
- stimuler la montée de Yang dans la méditation;
- absorber l'énergie céleste (Yang);
- manger des aliments Yang pour compenser l’absence du masculin Yang (chaud)

(Source : Maître MaNtak Chia et Nicole Tremblay, Ph. D., Acu.,)